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Photo du rédacteurSestra Neuville

Chronique des sestra


Ce que l’on "s’aime"

Les 2 sestra avaient été invitées à une première séance de Qi Gong par leur mère qui pensait que la grande adorerait mais c’est la petite qui eut une révélation. Leur maître, Lei, un vieux sage vietnamien, lui avait ouvert le cœur grâce à cette pratique et aux enseignements qu’il délivrait lors de ses cours. Même si elle ne s’en rendit pas compte à ce moment-là, il avait planté la graine de son éveil.

En dehors de la pratique et des séances de méditation, il abordait beaucoup de thèmes, notamment la réincarnation qui prit une autre dimension sortant de la bouche de cet être plein de sagesse ; mais aussi l’impermanence qui apprit à la petite à relativiser, et surtout que le bonheur n’était pas une chose extérieure après laquelle il fallait courir, mais qu’il était déjà en nous et qu’il fallait essayer de toujours faire ressortir le bon côté de chaque situation. La petite ne ratait pour rien au monde ces moments d’échange et de partage avec Lei, qui lui fit bénéficier de soins énergétiques, ce qui apaisa beaucoup sa relation avec sa mère mais aussi avec son compagnon. Et ce qu’elle ne savait pas c’est qu’elle était en train de renouer sa relation à « elle-m’aime ». La complicité entre le maître et ses élèves était si grande qu’il proposa d’organiser un voyage dans son pays d’origine avec certains.

La petite s’y voyait déjà à l’entendre décrire des lieux magiques chargés en énergie, et en 2011, elle fit une croisière à l’autre bout du monde avec sa maman, organisée sur le Mékong, par le magazine psychologie où l’écrivain Christophe André était l’invité d’honneur et donna plusieurs conférences, notamment sur le bonheur et l’estime de soi ce qui résonnait avec les enseignements de Lei.

Il disait que le plus important était l’instant présent : lorsqu’on est assailli par des pensées négatives et qu’on a l’impression que tout va mal, on peut essayer de relativiser, en se disant qu’on est vivant, qu’on a de l’air dans nos poumons, qu’on a nos bras, nos jambes… et quelles que soient nos projections mentales, cela ne va pas changer dans l’instant. Ce dernier leur répétait sans cesse avec son petit accent asiatique « A l’inspi je suis conscient, à l’expi je me détends »

La petite comprit bien plus tard quand la graine semée par Lei eut poussé, qu’il fallait qu’elle retrouve son enfant intérieur pour se sentir bien et apprécier les petites choses de la vie. C’est ce que la grande, depuis longtemps, appliquait dans sa vie au quotidien. Et elle s’évertuait à le faire comprendre à la petite, alors que leur complicité de sœur grandissait.

Lors de leur éveil mutuel, elles se firent la promesse d’être un bâton de soutien l’une pour l’autre.

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